POLOGNE : LE DELIRE LIBERAL ![]() Vu de Pologne. La propagande du succès Par Dariusz Zalega, journaliste à Tribuna Robotnicza. La Pologne résiste à la crise ! peut-on lire sur la première page d’International Herald Tribune. Selon les dernières informations d’Eurostat, la Pologne serait l’unique pays de l’Union européenne (UE) où le produit national brut (PNB) est en hausse, comparé à 2008 : 1,4 %. Dans le reste des pays de l’UE, la moyenne est de moins 4,8 %. La presse polonaise vante le gouvernement. Cette information est traitée comme une bénédiction pour l’exécutif. Car, dans le même temps, le mirage d’un investisseur du Qatar, repreneur éventuel des chantiers navals polonais, s’est évaporé. Des milliers de travailleurs vont perdre leur emploi. En fait, seules les exportations ont soutenu la hausse du PIB polonais. Elles ont été dopées par la chute du zloty, la monnaie nationale. Mais le troisième semestre se jouera sur fond de crise. La dette publique enfle. Elle avoisinera, cette année, les 50 % du PIB. Au total, l’impact de la crise sur la société se fait sentir de plus en plus fort. Les prévisions de hausse du chômage sont de 14% pour la fin 2009. Et déjà, 1,5 million de Polonais ont des problèmes pour payer leurs dettes. Le gouvernement néolibéral ne veut pas de hausse d’impôts pour les riches. Mieux, ils se verront accorder une nouvelle réduction cette année. D’où sa volonté de faire des économies et son projet de licencier désormais pas moins de 10 % des fonctionnaires. Le pouvoir cherche aussi de nouvelles ressources financières en privatisant des restes d’entreprises publiques dans le domaine de l’énergie ou parmi les groupes spécialisés dans l’extraction du cuivre. L’effet de la crise, c’est aussi, pour la première fois, la chute du gouvernement et des partis institutionnels dans les sondages. Une enquête d’opinion, publiée il y a quelques jours, révèle une chute de popularité de toutes les formations représentées à la Diète, le Parlement. N’en déplaise à la propagande du succès développée par le gouvernement et les médias dominants, la crise n’épargne pas la Pologne. Et elle n’est pas finie. ![]()
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