Il est à craindre, malheureusement, que le gouvernement ne cède à la falicité du tout-routier dans lequel notre pays s'est absurdement enfoncé depuis quelques décénnies. De nombreux signes justifient ces inquiétudes d'une nouvelle fuite en avant tournant le dos à la très timide réorientation esquissée par le gouvernelment précédent. L'audit des grands projets d'infrastrutures réalisé par le conseil général des ponts et chaussés et l'inspection générale des finances a débouché sur des recommandations d'un anachronisme consternants : 3,3 fois plus de dépenses pour la route que pour le rail d'ici à 2020. Selon la Datar (aménagement du territoire), "il faut refuser le scénario de l'inacceptable, on ne peut prolonger les tendances passées, sauf à aboutir à des blocages et à des situations intolérables". Il est indispensable que le gouvernement soit plus sensible aux impératifs écologiques qu'à l'influence des différents groupes de pression économiques ou électoraux, qui sont rarement de bon conseil. Sauf à rejeter la nécessité d'un développement soutenable par notre planète, il faut aujourd'hui admettre explicitement que l'équipement routier et aéroportuaire de notre pays est quasiment terminé, que sa poursuite serait contre-productive, et que l'effort financier de la collectivité doit être focalisé sur les transports urbains, le rail et le cabotage maritime qui, de manière irrationnelle, souffrent d'un sous-investissement persistant. Jean Sivadière, Président de la Fnaut (Fédération nationale des associations d'usagers des transports) Extrait d'une tribune libre, la Croix du 04/09/2003 DOCUMENTS la position du gouvernement et de la SNCF-présentation du dossier-l'environnement |