Un nouveau record. D’après une étude de l’Institut national d’études démographiques (INED), l’espérance de vie des Français a passé l’an dernier la barre des 80 ans. Les dames peuvent miser sur une moyenne d’âge de 83,8 ans. Les hommes, eux, se contenteront d’un modeste 76,7 ans. Le record est en partie dû à un gain de dix mois d’espérance de vie en deux ans. « C’est nettement plus que la tendance des cinquante dernières années : trois mois par an », écrit l’INED.

Vieillirons-nous éternellement ? « On continue à penser qu’il existe une limite au progrès. Dans les années soixante, on la fixait à 75 ans. On se dit qu’il n’y a peut-être pas vraiment de plafond. Que certains vivent jusqu’à 120 ans n’est pas à exclure », reconnaît Gilles Pison, l’auteur de l’étude. Le phénomène s’explique en partie par la diminution du nombre de décès en 2004 de 4,5 % par rapport à 2002.
L’année 2003, en raison des 15 000 morts supplémentaires dus à la canicule, ne fait pas référence. De même, « la mortalité infantile ne représente plus qu’une part infime de la mortalité (...) et n’a quasiment plus d’effet sur l’espérance de vie ».

Cette progression est une vieille habitude hexagonale. Hormis pendant les guerres de 1870, 1914-1918 et 1939-1945, les Français n’ont cessé de gagner en espérance de vie.
Plus précisément, « elle a plus que triplé en deux siècles et demi », précise le rapport de l’INED. C’est un signe de bonne santé de la société dont les conditions de vie n’ont cessé de s’améliorer.
Certains, d’ailleurs, ne manquent pas de rappeler leurs devoirs aux pouvoirs publics. « Cette situation peut être une chance si nous savons conjuguer réponse éthique et dynamique économique dans l’aide à apporter à nos aînés », note l’Association des directeurs d’établissements d’hébergement pour personnes âgées. « Pour cela, il est clair qu’il faut bien autre chose qu’un jour férié », selon l’association.