65 milliards de cadeaux aux entreprises

D'après le Figaro économique

En 2005, les aides publiques aux entreprises ont atteint l'équivalent du budget de l'Éducation nationale.

Soixante-cinq milliards d'euros, 4 % du produit intérieur brut, tel est le montant des aides publiques reçues par les entreprises en 2005. Ces chiffres sont publiés sous le titre " Aides publiques : le jackpot des entreprises " par le Figaro.
Ils proviennent d'un audit réalisé à la demande du premier ministre par les corps de l'inspection des Finances, de l'Administration et des Affaires sociales. Le journal qui a pu se procurer cette étude cite les inspecteurs. Ils expliquent que cette somme représente " un peu plus que le total du budget de l'Éducation nationale, près de deux fois le budget de la Défense, le même ordre de grandeur que le total des dépenses hospitalières ".
L'État est de loin le premier pourvoyeur puisqu'il assure à lui seul 90 % de ces aides qui prennent différentes formes : baisse du coût du travail (24,118 milliards), aide fiscale (8,348 milliards), aide aux - investisseurs (6,452 milliards), garanties de prêts, recherche publique, prêts à taux bonifiés, etc.

Au total : 57 milliards en 2005 soit " 949 euros par habitant " prélevés sur le budget de l'État. Ensuite viennent les collectivités locales (régions, départements, communes, communautés d'agglomérations) qui participent à hauteur de 6 milliards d'euros, enfin les fonds européens : 335 millions d'euros. Et ces aides représentent un véritable maquis puisque le nombre cumulé des dispositifs est évalué à 6 000 " dont 22 aides européennes, 730 aides nationales et, par exemple, 650 aides pour l'ensemble des collectivités - locales de la seule région Île-de-France ".
Généralement accordées au nom de l'emploi, ces aides sont loin d'avoir fait leurs preuves sur le terrain. L'audit dont fait état le Figaro conclut à la nécessité de procéder " dès que possible à l'évaluation des dispositifs les plus coûteux ". Avec de nouveaux éléments, il va dans le même sens que de précédentes études comme celle réalisée au début 2006 par le Conseil d'orientation pour l(COE) ou comme le rapport de la Cour des comptes présenté cet été à la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Son président, Philippe Seguin, jugeait alors que les aides publiques constituent " un dispositif incontrôlé " au coût " très élevé " et " à l'efficacité trop incertaine pour qu'on ne s'interroge pas sur la perennité et l'ampleur du dispositif ". Pas plus tard que ce mardi, la majorité de droite de l'Assemblée a rejeté une proposition de loi du groupe communiste visant à restaurer la loi Hue de contrôle des fonds publics (que cette même droite s'était empressée d'abroger dès son retour au pouvoir). Mais avec la campagne présidentielle qui s'engage les citoyens auront leur mot à dire sur le sujet.

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