par Jean-Claude Sandrier ![]() Le gouvernement dit vouloir réduire l’endettement. Qu’en pensez-vous ? C’est une extraordinaire duperie. La Cour des comptes épingle la responsabilité du gouvernement dans le creusement du déficit depuis 2002, et pour la progression de l’endettement du pays de 6,7 % en 2005, année où Nicolas Sarkozy a été aux commandes du budget. Aucun des objectifs n’a été rempli sauf un, non annoncé : celui de l’explosion des profits, 2005 étant une année de record pour le CAC 40. Le gouvernement se comporte comme un incendiaire qui crie au feu ! L’endettement est le fruit de politiques délibérées offrant des cadeaux gigantesques aux plus aisés via la réduction des impôts (revenu et fortune), les exonérations sur les actions pour les grands patrons (Zacharias, Forgeard, Pinault...). Idem pour les exemptions de cotisations sociales qui avoisinent les 20 milliards cette année, 175 milliards en douze ans ! Et cela sans effet sur l’emploi. Mais alors que leur politique est entièrement disqualifiée, nos gouvernants utilisent cet argument de la dette pour demander aux Français de se serrer la ceinture, pour s’attaquer aux catégories populaires et moyennes et redistribuer aux riches. C’est une insulte à la majorité des Français. Quelles seront les conséquences sociales ? Le budget 2007 comporte une seule innovation : la réduction du budget en volume, soit un budget d’austérité et de régression, de démolition des services publics. En supprimant 15 000 postes de fonctionnaires, l’État est le premier destructeur d’emplois ! Tout ce qui permet de développer les capacités humaines est sacrifié. C’est un budget d’atonie économique. Le gouvernement le sait très bien, en donnant plus pour la gendarmerie, la police, la justice, il maintient le couvercle sur la marmite sociale en ébullition. Sa politique prépare de nouvelles explosions : comment pourrait-il en être autrement ? 52 % des contrats signés l’an dernier n’excédaient pas six mois, les associations caritatives reçoivent de plus en plus de travailleurs pauvres... Que faudrait-il faire ? La question fondamentale est celle du partage des richesses entre capital et travail, qui n’a cessé de se dégrader ces trente dernières années. Il faut inverser la logique à partir de deux grands axes. La relance du pouvoir d’achat, avec l’augmentation du SMIC à 1 500 euros tout de suite et non en 2012, et au-delà, de l’ensemble des salaires. Et la relance de l’investissement public et privé, aujourd’hui très bas. Cela demande une grande réforme fiscale qui instaure un prélèvement exceptionnel sur les bénéfices du CAC 40 pour 3 milliards d’euros, qui taxe à hauteur de 4 milliards les profits scandaleux de Total... Entre les cadeaux fiscaux et les exonérations indues, il y a au minimum 30 milliards d’euros à récupérer. Annuler la baisse d’un point d’inflation des dépenses publiques pour 2007, cela fait 2,5 milliards. Enfin, il faut taxer les actifs financiers pour sortir les collectivités de l’asphyxie. À 0,5 %, cela rapporterait 25 milliards d’euros. Au total, on arrive à 60 milliards supplémentaires à injecter dans l’éducation, la recherche, le logement les infrastructures... |